Moi, soumise.

© Gio

Un fantasme…

Mon fantasme.

Moi, soumise.

Pour que vous compreniez bien le contexte, dans ma vie de tous les jours, j’aime bien avoir le contrôle naturel des choses, et jamais je n’aurais imaginé avoir, au fond de moi, ce genre de fantasmes où je n’en ai justement aucun. 

Il y a bien des années, au détour d’un tchat, j’ai connu Rémy. C’était un homme charmant, bien élevé, qui me faisait boire ses paroles sans aucun problème tellement il était intéressant. Assez rapidement, il m’a parlé du BDSM et m’a avoué que dans ce monde-là, il était soumis. Je ne savais pas ce que ça voulait vraiment dire et surtout ce que ça impliquait. Il m’a proposé de l’accompagner sur un site spécialisé pour des gens qui appartenaient à ce milieu et je l’ai suivi avec plaisir, pour découvrir ce monde qui m’était jusque-là inconnu. En réalité, le peu de choses dont j’avais entendu parler à ce sujet, et vis-à-vis de l’éducation à l’ancienne que j’avais reçue étant jeune, je pensais profondément que les gens qui faisaient partie de ce monde étaient tous des dépravés et qu’ils iraient très probablement direct en enfer, mais mon côté explorateur et curieux a voulu en savoir plus.

Sur ce site, j’ai navigué, exploré, échangé avec certaines personnes et petit à petit, je me suis retrouvée à me demander pourquoi je n’avais pas connu ce monde bien des années plus tôt. Les gens avec qui j’échangeais étaient vifs, astucieux, drôles, ils avaient du charme et n’étaient pas du tout focalisés sur le sexe, c’était un état d’esprit beaucoup plus large et je me suis rendue compte, assez rapidement, que pour appartenir à ce monde en plus d’avoir une grande ouverture d’esprit, il fallait être éveillé et prêt à être bousculé dans nos certitudes les plus profondes. Rémy et les autres personnes sur ce site m’ont aidé, jour après jour, à répondre à beaucoup de mes interrogations, à changer certaines de mes opinions, à comprendre que mes convictions étaient fausses, et même à me rendre compte qu’il y avait plein de choses qui faisaient partie du BDSM qui me plaisaient et m’excitaient beaucoup ! 

J’ai fait les tests qu’ils recommandaient pour comprendre si j’avais plus un côté soumise ou un côté dominante, et je me suis rapidement rendue compte que j’avais les deux, autant dans les résultats des tests que dans les pratiques qui me plaisaient.

On m’a expliqué que ça faisait de moi une « switch » et qu’il y avait d’autres personnes dans mon cas, qui n’étaient entièrement pas l’un ou l’autre. Quelques mois plus tard, alors que je me sentais baigner dans cet univers et que je pensais avoir assez appris, j’ai rencontré Damien. C’était un jeune homme de plus ou moins mon âge, qui habitait à une heure de chez moi et qui était soumis. Je me rappelle que je n’avais pas eu de mal à être sa domina. Je me suis découverte à être une maîtresse douce et bienveillante, je n’étais pas sadique et je n’ai jamais ressenti de plaisir dans sa douleur profonde. J’aimais le contrôler, sa servitude et sa dévotion, ou comme il aimait l’appeler “son amour pour moi.”

J’ai eu deux soumis, et chacune des histoires m’a énormément apportée et appris sur moi-même et mes limites.

Pour la soumission, c’est une toute autre histoire. Je me suis rendue compte que j’avais des limites beaucoup plus restreintes que dans la domination et que j’avais besoin de tisser un vrai lien de confiance pour pouvoir me « laisser aller» et donner libre cours à mes envies les plus enfouies.

Malheureusement, depuis que j’ai connu cet univers et ces nouvelles envies, je n’ai jamais connu LA bonne personne pour aller plus loin que la théorie : pas assez longtemps, pas assez confiance, pas assez d’ouverture d’esprit, pas assez de feeling, puis il ne faut absolument pas oublier le fait qu’il devra avoir quelque chose dans sa personnalité qui fera que je sente que je dois ET peux lui obéir. Croyez-moi, il y a très peu de fois dans ma vie où j’ai ressenti que quelqu’un avait ce pouvoir sur moi.

Connaître ce monde a été l’une des expériences de ma vie qui m’a appris que tout n’était pas tout noir ni tout blanc, et que parfois, il n’y a rien de mieux que de laisser ses propres barrières tomber.

Ce fantasme fait partie de mes plus grands fantasmes, et j’espère l’assouvir un jour, dans pas si longtemps.

J’aimerais que mon homme, rien qu’en échangeant un regard avec moi, me rassure et me donne la confiance nécessaire pour entendre cette petite voix que j’ai et qui me dit de laisser mes plus bas instincts s’exprimer.

J’aimerais que notre relation soit comme tant d’autres dans certains aspects, mais différente car ensemble, nous n’aurions pas à décider : nous pourrions avoir l’amour, la folie, la passion ou la tendresse, ça dépendra seulement de nous et de nos envies du moment.

J’aimerais que dans ces moments intimes, nous puissions communiquer sans prononcer un seul mot.

J’aimerais que le respect fasse partie intégrante de cette relation où la confiance et la communication auront aussi des rôles importants.  

J’aimerais qu’il m’offre un collier que je mettrais dans ces moments où je serais sa soumise, sa salope, son objet de plaisir et que, dès l’instant où je l’aurais autour de mon cou, j’aurais moins envie d’être aussi rebelle que je ne le suis.

J’aimerais qu’on ait une mallette où on rangerait chacun de nos jouets de plaisir, de douleur et de correction. Ceux de plaisir pour tous les moments et sans modération, ceux de douleur à utiliser avec un peu plus de mesure car je ne suis de loin pas masochiste et ceux de correction pour les moments où je ferais ma princesse capricieuse et où je voudrais dicter ma loi.

J’aimerais tout essayer avec mon homme, ayant comme limite seulement le ciel. Je lui donnerais toute ma confiance s’il sait la gagner. 

J’aimerais qu’il utilise le fouet sur moi jusqu’à me laisser les fesses rouges.

J’aimerais sentir son regard sur moi alors que je serais sur mes genoux par terre et qu’il serait debout juste devant moi, alors qu’il aurait ses doigts dans ma bouche, me les faisant sucer.

J’aimerais qu’il connaisse mes limites, qu’il m’y amène, et qu’il les repousse en tenant compte de mes envies, bien entendu.

J’aimerais qu’il me fasse un peu mal, mais beaucoup de bien, et que dans mes cris les deux se rejoignent.

J’aimerais qu’on puisse prendre le temps de s’apprivoiser et de s’aimer entièrement, sans limite.

J’aimerais des fois porter ce collier devant notre groupe d’amis qui ne connaitrait rien de nos jeux très privés, et que personne ne comprenne tout ce qu’il signifierait, qu’ils voient ça juste comme un joli collier. En allant plus loin, j’aimerais même qu’ils ne puissent pas imaginer une seule seconde que quand les portes de notre chambre se referment, je suis SA chose.

J’aimerais qu’il aime le cuir autant que moi. Qu’il soit coquin à souhait et joueur, très joueur.

J’aimerais que mon homme assume ses parts d’ombre, ainsi que les miennes.

J’aimerais qu’il sache que, même si je lui confie mon corps en allant dans ce domaine, si je me permettais ce genre de jeux avec lui, ça voudrait dire que je lui appartiendrais corps et âme.

J’aimerais qu’après nos jeux et sans tenir compte du plaisir que nous avons pris, il me prenne dans ses bras et qu’il me baigne de sa tendresse, c’est tout, avec un baiser, ce dont j’aurais besoin pour être bien.

J’aimerais qu’il sache que je l’aime encore plus du fait de pouvoir partager tout ce que je suis, avec lui.

J’aimerais qu’il m’apprenne petit à petit tout ce que je ne sais pas encore, et vice-versa.

J’aimerais apprendre à être une bonne soumise pour mon homme et réussir à lire dans ses yeux ses envies, même celles dont il n’aurait pas encore conscience.  

J’aimerais que, dès que ses mains toucheraient ma peau, je ne puisse plus identifier mon nord de mon sud.

J’aimerais pouvoir lui offrir un plaisir comparable à rien de ce qu’il aurait déjà goûté.

J’aimerais qu’il sente, à chaque fois qu’on s’embrasserait, à quel point je lui ouvre mon cœur et mon âme.

J’aimerais être l’endroit où il irait quand il voudrait trouver son refuge, quand il serait triste ou content, quand il voudrait rire ou se laisser juste aller. Un endroit comparable à son jardin secret, où il pourrait, enfin, être entièrement tel qu’il est.

J’aimerais qu’il sache, au fond de lui, que je l’aime et l’accepte, avec tous ses défauts et ses qualités. 

J’aimerais qu’on puisse tout oser ensemble.

J’aimerais que mon homme me morde souvent, pour rigoler.

J’aimerais que ses yeux soient les reflets de son âme.

J’aimerais qu’il puisse me comprendre, ces jours où je ressentirais juste l’envie d’être tendre. 

J’aimerais être la femme douce la journée, et la salope la nuit, ou inversement.

J’aimerais que notre complicité grandisse de pair avec notre amour.

Lady Annia

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par Anders Noren.

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