Préambule  : Quand la flamme est née

Je me réveille naturellement. Il est samedi, mais c’est aussi le premier jour des vacances et je me laisserais bien bercer par l’air qui sort de la climatisation au milieu de cette chaleur infernale qui brûle mon corps.

J’ai une terrible envie de plaisir solitaire, mais au moment où je m’apprête à passer à l’acte, mon téléphone se met à sonner. C’est ma sœur et la dispute qui éclate entre nous m’enlève malheureusement toute l’envie qui m’habitait quelques minutes auparavant.

J’annule tous mes plans et passe ma journée à broyer du noir, à regarder Netflix et à crever de chaud. Je n’arrive malheureusement pas à effacer le malaise que cette dispute m’a laissé.

Je regarde le quatrième film de la journée quand je vois l’heure, presque une heure du matin et je n’ai toujours pas sommeil, ni faim, ni soif, en somme rien ne me donne satisfaction ni m’aide à me sentir mieux.

Je regarde un épisode qui doit faire partie des séries que nous, les femmes, regardons quand nous sommes au fond du trou lorsque me vient une super idée, sûrement la meilleure de la journée d’ailleurs (mais je ne le savais pas encore). Je décide d’aller sur un tchat que je connaissais déjà un peu, puisque je l’ai visité quelques fois. Il a la réputation d’être malfamé, à juste titre d’ailleurs et donc mes attentes étaient très basses. Je voudrais surtout me changer les idées, rigoler un peu, et peut-être même, avec de la chance, trouver un partenaire téléphonique pour finir ce que je n’ai même pas pu commencer ce matin et puis, peut-être que ça pourra m’aider à m’endormir paisiblement ?

Je réponds aux messages de bienvenue et discute un peu plus avec certaines de ces personnes. Je les trouve tous sympas, mais aucun ne sort du lot. C’est alors que ton message apparaît au milieu des autres.

Ton écriture est correcte (premier point en ta faveur), tu m’abordes simplement et proposes poliment de m’appeler (rien de bien bizarre, vu que je t’ai croisé sur le groupe sextel). Tu me traites avec respect et légèreté en même temps et c’est exactement ce dont j’avais besoin. On échange encore deux ou trois messages sur le tchat et suivant mon instinct, je prends le risque de te donner mon numéro de téléphone, malgré ma peur initiale. Cinq minutes plus tard, alors que je suis déjà en dehors du tchat et que j’ai presque oublié notre conversation, mon portable vibre. Je vois s’afficher : « numéro privé » et je me rappelle que, dans le feu de l’action, je ne t’ai même pas demandé ton prénom mais, avec un sourire à moitié remplie de nervosité, je réponds : Allô?, puis attends que tu répondes…

Tu me dis « Allô » à ton tour et j’entends ta voix. Je me dis que tu as une belle voix, celle de quelqu’un de juste un peu plus âgé que moi et nous commençons à discuter, à rire et au bout de 5 heures, nous raccrochons sans avoir eu de « sextel », mais passant une belle nuit blanche, perchés sur notre petit nuage qui m’a aidée à récupérer mon sourire. Dès que nous raccrochons, je comprends que te parler m’a fait du bien : j’ai à nouveau envie de rire et pas qu’un peu. Je veux rire aux éclats, je veux du plaisir, des orgasmes, crier….

Deux jours plus tard, tu m’écris un sms et j’ai enfin ton numéro. C’est inattendu et en même temps, ça me fait super plaisir, car je ne m’attendais pas à ce que l’on se reparle un jour. Nous reprenons notre conversation là où on l’avait laissée et nous continuons à faire connaissance. Au bout de 6 jours où l’on se découvre d’une façon totalement différente, car nous ne parlons même pas de sexe, ce qui devait arriver, arrive. Tu me parles de ton voyage au Canada et moi des palmiers de mes dernières vacances au soleil, quand je commence à me toucher sans même m’en rendre compte.

Le fait que nous prenions le temps de faire connaissance, que j’ai pu savoir que tu étais intéressant et drôle m’a donné envie de toi. Je ne te parle pas du tout de la même envie que j’avais le jour où nous nous sommes connus sur le tchat. Ce jour-là, j’avais envie de plaisir, et au téléphone, ça aurait pu être toi ou un autre, mais en ce moment même, mon envie porte ton prénom, une envie incontrôlable, irrépressible, comme si depuis le premier jour, mon envie de toi avait mijoté lentement et qu’il a pris de la consistance.

Tu entends mes gémissements et ta respiration commence à s’accélérer. Je l’entends et ça m’excite encore plus. Tu me demandes ce que je fais et au lieu de te répondre, je gémis plus fort, histoire que tu n’aies plus aucun doute quant à savoir ce que je fais. Tu me dis que tu as envie de moi, suivi d’un gémissement qui veut tout dire… et me dis que tu aimerais pouvoir m’embrasser, me toucher, me caresser. Je continue à me caresser en entendant ton souffle s’accélérer et te dis une pure vérité : « tu me fais beaucoup mouiller » et le plus énigmatique dans tout ça fût que dans tous nos partages, nous n’avons pas parlé une seconde de notre apparence physique et à ce moment précis, ça n’avait aucune importance. On continue cette danse endiablée, moi gémissant de plus en plus fort, t’entendant me dire « encore, encore, encore », continuant à toucher mon sexe chaud, moite, trempé de plus en plus rapidement. J’ai eu un, deux, trois orgasmes quand je t’entends exploser et je sais à ce moment précis que je veux te voir en vrai pour te toucher, t’embrasser, sentir ton sexe en moi et exploser avec toi.

12 commentaires sur “Préambule  : Quand la flamme est née

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  1. Délicieux…
    Le plaisir de ce désir qui vient tout seul, qui se construit par de simples discussions anodines.
    La connexion qui se crée par la voix et déclenche l’envie par la musique de ton plaisir.
    A quand la suite ? 🙂

    1. Cher rêveur,

      Je te remercie de m’avoir lu.
      Ca me fait plaisir de voir que tu as aimé cet avant-goût, qui annonce que la temperature va crescendo…
      La suite est pour tout bientôt alors stay tuned!

      Bien à toi,

      Lady Annia

  2. Très belle histoire. J’aime l’intro, on se prend vite dans le déroulement de l’histoire. J’aime ta façon de décrire les émotions. Je suis impatient de lire d’autre récit sur ton site. Merci pour ce beau texte.
    Bisous
    Orgasmik Boy

    1. Cher Orgasmik Boy,

      Merci d’avoir lu ma première histoire et pour tes jolis mots !
      Pour moi les émotions font partie essentielle de toute « bonne histoire »
      La suite sera mise en ligne tout bientôt, alors je te recommande de t’abonner pour être averti rapidement.

      Bien à toi,

      Lady Annia

  3. Chère Lady Annia,

    Par votre récit, vous avez su créer des envies à vos lecteurs. L’envie d’être celui qui vous écoute au bout du fil et l’envie de connaître la suite.

    Au plaisir de vous lire prochainement et bien à vous !

    1. Cher Cheloumi,

      Je te remercie pour ton gentil message.
      L’envie est cette chose intangible et même quelquesfois de renversant que nous émanons alors je suis ravie d’avoir pu te donner envie de me lire.

      Bien à toi,

      Lady Annia

  4. Les mots dans le silence et la brillance de l’écran deviennent dans ce beau récit comme la peau, les mots tracés ici, dans le récit un tchat, un sms, puis deux voix, les mots passent dans les voix, sous la peau, une flamme un feu sous la peau à la surface des mots dans les voix, ici muettes, devinées, comme le désir et les plaisirs…
    Très beau texte, chère Lady ; une flamme est née, qui promet des feux.
    Bien à vous,
    Nicolaï.

    1. Cher Nicolaï,

      Tout d’abord je tiens à te remercier pour le compliment et pour la belle plume dont tu as fais preuve pour m’écrire.
      Tu as raison, un sms, une voix, cette progressive gestation des sentiments, des pensées qui enflament tout à leur passage… c’est drôle comme le monde est si incroyable et inattendu qu’un jour nous nous posons 10,000 questions sur tout et le lendemain nous faisons une rencontre qui change toutes ces questions.

      Bien à toi,

      Lady Annia

  5. A chaque lecture de Lady Annia je suis comme envouté et je me laisse emporter à chaque mot…
    J’ai vraiment hâte de profiter de la suite de cette histoire qui n’est que le préambule.
    L’émotion est déjà bien au rendez-vous…
    Au plaisir de vous relire Lady Annia

    1. Cher petit panda,

      Je te remercie pour tes gentils mots.
      Vous emporter avec moi dans chacune de mes histoires est sans aucun doute l’un des petits plaisirs que je chéris le plus.
      Peut-être que demain tu auras une surprise concernant la suite de l’histoire…

      Bien à toi,

      Lady Annia

  6. Un prélude sensuel aux émotions contrôlées qui ne demandent qu’à se déchaîner.
    Un subtil texte qui arrive à ne jamais être vulgaire tout en étant excitant.
    On se laisse transporter et nous sommes sur le qui-vive pour tenter de se substituer à l’un pu l’autre des personnages.
    J’attends la suite avec impatience et délectation

    1. Cher Parisino,

      Ce prélude est pour moi comme le début d’un rêve où les possibilités sont infinies.
      Je suis plus que ravie que tu saches apprécier le manque de vulgarité; il est vrai, qu’à mes yeux, la vulgarité est le contraire de volupté et j’essaie de l’utiliser qu’à de très petites doses.

      La suite est disponible depuis hier soir 😉

      Bien à toi,

      Lady Annia

Répondre à Orgasmik BoyAnnuler la réponse.

par Anders Noren.

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